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il devait y avoir cinq compartiments voûtés, séparés par des murs percées de baies, de o’",85 d’épaisseur. On ne voit plus aucune trace de l’entrée et de la sortie des eaux. Les parements et le radier n’existent plus.

L’emplacement des tuyaux de plomb au nom de Claude. Leur attribution possible à l’aqueduc de La Brévenne. — Flacheron a vu, un peu plus bas, dans la cave d’une maison[1], les restes d’un autre bassin plus petit, de 11 mètres de long sur 5 de large, à l’intérieur ; la hauteur des murs, enduits de ciment, était, paraît-il, de 2 mètres et leur épaisseur de 1m,50. Le radier était pavé en petits cubes de terre cuite. C’est non loin de là qu’auraient été trouvés, vers 1330, les tuyaux de plomb marqués TI. CL. CAES. que mentionne le P. de Colonia[2]. On s’est beaucoup fondé sur cette découverte pour affirmer que l’aqueduc du Gier remonte à l’époque de Claude. Mais il faudrait pour cela que l’endroit où ont été trouvés ces tuyaux fut bien identifié. Delorme[3] interprète arbitrairement l’indication vague du P. de Colonia, et Flacheron, qui cite Delorme, donne des renseignements d’autre part qui sont en discordance. En tout cas, la pente rapide du sol après le réservoir fait franchir très vite les quelques mètres d’altitude qui séparent le niveau 292 de l’aqueduc du Gier avant le réservoir, du niveau 286, où pouvait parfaitement atteindre l’eau de La Brévenne venant des Massues[4]. Les tuyaux de Claude ont donc fort bien pu conduire l’eau de cet aqueduc.

La distribution de l’eau du Gier. — Il est probable qu’un château de distribution existait dans le voisinage du grand réservoir de la maison Angélique, soit avant, soit après[5]. S’il était placé avant — et j’adopterais cette hypothèse de préférence — le réservoir aurait été appelé à un usage particulier : approvisionnement pour un palais, des thermes ou des jardins impériaux ; les autres conduites partant de la cuvette de distribution se

  1. La maison Caille. — V. Flacheron, ouvr. cité, p. 57.
  2. Ouvr. cité, p. 74.
  3. Ouvr. cité, p. 59.
  4. V. ci-dessus, p. 90.
  5. Ou il se confondait avec lui. D’après ce qui a été dit plus haut, cette hypothèse me paraît la moins bonne.