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Les habitants de cette ville l’avaient canalisée depuis longtemps quand fut construit l’aqueduc Julia, dont les sources étaient voisines ; encore fallut-il l’esprit de modération d’Agrippa[1] pour ne pas réunir les deux eaux au bénéfice de Rome ; 2o l’Augusta Albana[2], qui portait à la villa de Domitien, près d’Albano, le produit des sources que l’on retrouve encore au voisinage de Rocca di Papa. Sauf cet exemple impérial, on ne voit jamais un grand personnage ou un groupe de grands propriétaires, ayant pour son usage un aqueduc qui ne desservît pas une ville en même temps. On n’a

Fig. 12S. — Fragment de plan indiquant la distribution de l’eau Crabra, à Tusculum.

pas compté moins de dix-huit villas, appartenant à des noms très connus, et alimentées par l’eau Crabra : leurs opulents propriétaires admettaient fort bien qu’il fût pourvu d’abord aux besoins de la ville de Tusculum, et se soumettaient au règlement en vertu duquel aucun d’eux n’avait droit à l’eau qu’à des jours fixes et pour certaines heures de la journée, quitte à emmagasiner cette eau dans de vastes réservoirs[3]. Qu’il soit donc bien considéré

  1. Frontin, de Aquis, 9.
  2. Cf. Lanciani, ouvr. cité, p. 115 et suiv.
  3. Frontin, 9. — Un fragment de plan (fig. 128), représentant le parcours d’un aqueduc ramifié, a été retrouvé sur l’Aventin au xviie siècle. (Fabretti, de Aquis, diss. III, tab. 3. — Corpus inscr. lat., 1261, vi.) — Mommsen (Zeitschrift, 15, p. 307) y reconnaît avec certitude la distribution de l’eau Crabra. On y lit les noms de divers propriétaires, et en regard du nom de chacun d’eux, le temps de la journée pendant lequel l’eau lui était fournie.