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l’ouvrage[1]. Mais en général on n’attendait pas que semblable accident se produisît. Les points faibles étaient signalés par les aquarii dont c’était la fonction, et le curateur avisait. Les travaux étaient exécutés de préférence au printemps et à l’automne, toutes choses étant disposées d’avance pour que dans tous les cas l’eau ne fût arrêtée que pendant le moins de jours possible[2].

Or, ces précautions ayant été pendant certaines périodes insuffisamment prises, les détériorations furent si nombreuses et si graves, que l’on dut reprendre et refaire à neuf plusieurs de ces grands et beaux aqueducs de Rome sur d’importantes fractions de leurs parcours.

Restaurations principales faites aux aqueducs de Rome. — Les premières grandes restaurations effectuées sous l’empire furent l’œuvre d’Agrippa, ainsi qu’en témoigne Frontin[3]. Elles eurent lieu entre les années 745 et 750 pour les aqueducs Julia, Marcia, Tepula et Anio[4]. En 750, Auguste fit graver au-dessus des arcades de la Marcia, via Tiburtina, la mention suivante :

IMP • CAESAR • DIVIIVLI • F • AVGVSTVS
PONTIFEX • MAXIMVS • COS • XII
TRIBVNIC • POTESTAT • XIX • IMP • XIIII
RIVOS • AQVARVM • OMNIVM • REFECIT[5]

Le monument d’Ancyre, Res gestae divi Augusti, porte aussi, colonne iv, 1. 10, 11 :

RIVOS • AQVARVM • COMPLVRIBVS • LOCIS
VETVSTATE • LABENTES • REFECI

  1. Frontin (De Aquis, 124). « Remedia tamen sunt his difficultatibus : opus inchoatum excitatur ad libram deficientis ; alveus vero plumbatis canalibus per spatium interrupti ductus rursus conlinuatur. » Le mot canalibus indique bien qu’il ne s’agit pas de tuyaux mais de chenaux découverts assez larges, en plomb ou en bois garni de plomb.
  2. Ibid., 122. « ... Maxima cum festinatione, ut scilicet auto praeparatis omnibus, quam paucissimis diebus rivi cessent. »
  3. Ibid., 9.
  4. Ibid., 124 : en vertu d’un sénatus-consulte, cité par l’auteur. Le sénatus-consulte nomine les aqueducs dans cet ordre. On peut s’étonner de ce que moins de 30 ans aient suffi pour détériorer gravement l’aqueduc Julia. Il faut probablement expliquer cela par les dommages des canaux Tepula, Marcia et de leurs arcades, auxquelles la Julia avait apporté une forte surcharge : d’où dislocation de l’ensemble.
  5. C.I.L., vi, 1244.