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De nouvelles reprises à cet aqueduc eurent encore lieu sous Dioclétien, en l’an 305, et sous Arcadius et Honorius.

L’inscription de Caracalla ci-dessus semble bien indiquer des changements de parcours que les travaux de restauration firent subir à l’aqueduc, puisqu’il y est question de montagnes perforées, sans doute pour raccourcir le trajet. Des opérations semblables avaient eu lieu déjà sous Domitien pour l’aqueduc Claudia, sous la direction de l’entrepreneur Paquedius Festus[1], qui avait creusé un tunnel sous le mont Affliano. Les raccourcissements étaient aussi obtenus par des traversées de vallées qui évitaient les contours[2] : aux tunnels succédaient des arcades. D’après M. Lanciani[3], l’Anio Aretus, au temps de Frontin, ne traversait pas la vallée de San Giovanni sur le beau pont à double rangée de dix-neuf arcades qui fait suite à un passage souterrain sous la colline Faustinienne : ce pont aurait été construit au temps d’Hadrien, en même temps que l’eau du canal était amenée par une dérivation à la célèbre villa de cet empereur[4].

Procédés et aspects variés des restaurations suivant les époques aux aqueducs de Rome. — Un certain nombre de ces importants travaux, spécialement pour les aqueducs Claudia et Anio novus, furent plutôt des consolidations par renforcements ou soutènements que de véritables reprises d’œuvre. C’est ainsi que les arcades de la Claudia, près du croisement des routes de Gastelmadana et de Ceciliano[5], ont été construites d’abord en pierres de taille : on a plus tard renforcé leur masse par des revêtements de briques. Des garnissages analogues, faits après coup, se rencontrent en beaucoup d’endroits : les uns datent des Flaviens, d’autres du temps des Sévères ; d’autres enfin, beaucoup plus grossiers, des derniers siècles de l’empire.

  1. V. ci-dessus, p. 291.
  2. On pourrait invoquer cet argument pour prouver que le siphon de Chagnon à l’aqueduc du Gier (v. p . 210-211) est postérieur au contour dans la vallée. Mais il est probable que l’on n’adoptait un parcours différent que lorsque, le parcours primitif étant endommagé, le raccourcissement offrait un avantage économique sur la réparation. Il ne saurait en être de même pour la construction d’un siphon. Au surplus, nous avons énuméré toutes les autres raisons qui militent en faveur de la succession inverse.
  3. Ouvr. cité, p. 47.
  4. L’appareil réticulé du pont est pareil à celui qu’on voit presque partout à la villa d’Hadrien, M. Lanciani le constate. Les caractères distinctifs en sont donc assez nets pour que j’aie pu les reconnaître aussi aux ouvrages de l’aqueduc du Gier.
  5. V. Lanciani, ouvr. cité p. 137.