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des probabilités, par analogie avec les dates qu’ici encore nous fournit Frontin.

L’aqueduc Appia exigea près de cinq ans, à ce qu’il semble, pour être construit en entier, puisque le censeur Appius Claudius, au lieu d’abdiquer, suivant l’usage, au bout de dix-huit mois, prolongea tant qu’il put la durée de sa charge[1] afin d’avoir l’honneur de l’achèvement.

On employa un peu moins de temps à la construction de l’Anio velus, puisque le Sénat traita la question de son achèvement deux ans après le commencement des travaux[2]. Nous pouvons admettre une durée totale de trois ans.

L’eau Marcia exigea au moins six ans, puisque cinq ans après le début des travaux on disputait encore pour savoir si cette eau devait être conduite au Capitole[3].

L’activité d’Agrippa édifia en un an l’aqueduc Julia[4], et en moins d’un an l’aqueduc Virgo[5].

Commencé par Caligula en l’an 38, l’aqueduc Claudia ne fut achevé qu’en l’an 52[6], c’est-à-dire quatorze ans après, par Claude. Mais on estime qu’il y eut une interruption de deux ans, ce qui ramènerait à douze ans la durée des travaux. Frontin ne dit rien de la durée pour l’Anio novus.

Le plus court et le plus simple des aqueducs de Lyon, celui du Mont-d’Or, comprenant un travail d’art très important, le siphon d’Ecully, et de plus une quantité de captages de sources, a bien dû, malgré toute l’activité apportée à sa construction, demander un minimum de deux ans. Celui du Gier, le plus long et le plus compliqué, n’a guère pu être achevé en moins de sept ou huit ans. Les deux autres ont donc nécessité des durées de travaux intermédiaires entre ces deux limites. En l’absence d’autres données, ces conjectures sont au moins vraisemblables.

  1. De Aquis, 5.
  2. Ibid., 6.
  3. Ibid., 7.
  4. Ibid., 8.
  5. Ibid., 9.
  6. Ibid., 13.