village de Chagnon : un nivellement opéré avec soin m’a permis d’y reconstituer avec assurance un double parcours, l’un par siphon, l’autre par conduite de niveau s’enfonçant dans la vallée[1]. À l’aqueduc du Mont-d’Or, le principe des prises d’eau accessoires a été vérifié, les emplacements de ces prises ont été marqués et leurs dispositifs décrits autant qu’on pouvait le faire sans avoir opéré de fouilles[2]. L’aqueduc de La Brévenne nous est apparu lui aussi, selon des présomptions plus fermes qu’auparavant et confinant à la certitude, comme enrichi par de nombreux apports de ruisseaux[3]. Quant au système de conduites sillonnant les montagnes d’Iseron et de Pollionnay, le voici à présent, coordonné et ramené à l’unité, sa corrélation avec l’ouvrage d’art de Craponne étant bien établie au moyen du nivellement exécuté[4]. Un aperçu nouveau semble même s’être fait jour par la découverte, sur le plateau de Craponne, de cette sorte de pierrée recouverte qui a pu être un drain à la fois d’assèchement et d’approvisionnement[5].
Il était dit, dans l’Introduction, que l’étude de ces aqueducs pourrait être rendue d’autant plus intéressante que l’on chercherait davantage à la rattacher à l’histoire générale de la ville de Lyon, de ses origines et de son développement sous l’Empire romain. De là cet essai d’exposé préliminaire[6], qui n’aura pas été regardé comme un hors-d’œuvre si l’on y a observé l’intention dominante : suivre ce développement de la cité, voir s’il n’a pas été tout d’abord plus modeste et progressif que hardi et brusque, et marquer ses phases d’élans et d’apogées, dont les grands ouvrages tels que les aqueducs ont dû être les résultats et les témoins. Le rôle du fondateur Plancus et surtout celui de Marc- Antoine, premier gouverneur officiel des Gaules, après César, n’avaient-ils pas été parfois exagérés ? En examinant la carrière de l’un et de l’autre à l’époque des débuts de la colonie lyonnaise, je suis resté convaincu que le temps, les circonstances, et probable-
