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ces éléments morcelés se formaient des masses aussi homogènes et aussi puissantes que si l’on avait découpé dans des stratifications épaisses d’énormes blocs de rochers.

Ensuite est venue la recherche des conditions suivant lesquelles les eaux arrivaient et se distribuaient dans la ville. Ici nous ne trouvions aucune autre trace que celle de quelques grands réservoirs[1]. C’est par l’examen raisonné du texte de Frontin qu’on a pu se représenter d’une manière vraisemblable le départ des conduites dans les différentes directions et pour les divers usages. Sans nier que tel des réservoirs de Fourvière pût constituer le débouché principal et le terme d’un aqueduc, j’ai cherché à prouver que rien n’oblige de croire pour chaque adduction d’eau à un grand bassin, à une immense citerne terminus : l’organe essentiel de la distribution était le château d’eau, généralement de dimensions restreintes, et servant d’émissaire, soit pour des fontaines, des citernes, des bassins et des thermes, soit, pour d’autres châteaux semblables au premier et publics eux aussi, soit pour d’autres encore plus petits, d’où se ramifiaient, les canalisations particulières[2].

Avant de calculer le contingent de nos aqueducs, il était bon de savoir comment le débit était évalué par les Romains eux-mêmes pour d’autres aqueducs analogues. De là une étude sur les modules de Frontin[3] et sur le volume d’eau qui alimentait Rome[4]. Le calcul du débit pour l’aqueduc du Gier a été opéré à l’aide des éléments de l’un de ses siphons, et celui des trois attires par une évaluation comparée qui ne présente, il est vrai, rien de rigoureux.

L’alimentation en eau de la ville de Lyon au iie siècle de l’ère chrétienne a été ainsi estimée à 75.000 mètres cubes environ par 24 heures. En supposant la population peu inférieure à celle d’aujourd’hui, l’abondance de l’eau pour chaque habitant aurait été celle que fournissent nos villes les mieux approvisionnées.

Restait enfin à rappeler comment, chez les Romains, était organisé le service des eaux : droit aux concessions, règlements administratifs, entretien et surveillance, revenus et dépenses[5]. Il

  1. Ibid., § i, p. 319 et suiv., 321 et suiv.
  2. Ibid., p. 311 et suiv., 319 et suiv.
  3. V, § ii, p. 327 et suiv.
  4. V, § ii, p. 334 et suiv.
  5. IV, § iii, p. 382 et suiv. ; § iv, p. 394 et suiv