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no 26, cote 289, sur la rive droite du Pomet. On le voit encore, de l’autre côté de la vallée, dans le bas du hameau Le Montellier, à mi-coteau, où il traverse la propriété Beaujolin (section C, no 1147). Puis c’est un nouveau contour en saillant pour passer de la vallée du Pomet dans la deuxième vallée d’Arche, sur la commune de Saint-Didier; il traversait cette vallée au-dessous de Saint-Fortunat.

La destination de l’aqueduc du Mont-d’Or. — Cette région a donné lieu à beaucoup d’incertitudes et d’hésitations, à cause des niveaux où l’on a découvert des tronçons de la conduite. C’est que l’on parlait d’une idée préconçue, énoncée d’abord sommairement par Delorme à la suite de ses premières recherches, puis péremptoirement affirmée par Flacheron : à savoir que l’aqueduc du Mont-d’Or aboutissait au réservoir du Massut (ou des Massues)[1], c’est-à-dire à une construction qui n’est autre que la tête aval d’un siphon. Ce réservoir, qui est situé au bord du versant ouest de la colline de Saint-Irénée, séparé des hauteurs d’Ecully par le vallon de Grange-Blanche[2], est à la cote d’altitude 283. Dans l’hypothèse susdite, qui reliait ce réservoir à l’aqueduc du Mont-d’Or, il était évident que celui-ci ne pouvait se trouver en aucun point de son parcours à un niveau inférieur à 287, ou même 290 et plus, en raison de la distance et de la perle de charge au siphon. De là grande surprise à la découverte des cotes signalées tout à l’heure, et d’autres encore plus basses, 285, 282, etc., à mesure que l’on avançait. Une théorie prit naissance, d’après laquelle l’aqueduc du Mont-d’Or, au lieu d’amener l’eau à la ville même de Lyon, l’aurait d’abord çà et là distribuée sur son parcours à partir de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, et l’aurait, en dernier lieu, fait aboutir à un groupe de vastes et somptueuses villas que, pour les besoins de la cause, on a imaginées, sans aucun document à l’appui, à partir du hameau de la Sauvegarde, à Ecully, Tassin et la Demi-Lune. M. Gabut s’est fait le propagateur et le champion obstiné de cette opinion. Je ne la crois pas soutenable.

  1. V. ci-dessus, p. 50, la citation de Delorme.
  2. C’est le vallon où coule le ruisseau des Planches (Cf. ci-dessus, p. 41.