Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/348

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une chanson de ma façon ? C’est là le cachet des méchans. Ces Rousseau m’ont fait donner au diable. J’ai bien commencé avec tous les deux. Je buvois du vin de Champagne avec le premier chez votre père, et votre parent le duc d’Aremberg, où il s’endormoit à souper. J’ai été en coquetterie avec le second ; et pour avoir dit qu’il me donnait envie de marcher à quatre pates, me voici chassé de Genève, où il est détesté.

Il rioit d’une bêtise imprévue, d’un misérable jeu de mots, et se permettoit aussi quelque bêtise. Il étoit au comble de sa joie en me montrant une lettre du chevalier de Lille qui venoit de lui écrire pour lui reprocher d’avoir mal fait une commission de montre. Il faut que vous soyez bien bête. Monsieur, etc. C’est, je crois, à moi qu’il dédia sa plaisanterie tant répétée depuis sur la Corneille ; et j’y donnai sujet lorsqu’il me demanda comment je la trouvois : nigra, répondis-je, sans être formosa. Il ne me fit pas grâce de son Père Adam, et me remercia d’avoir donne asile au père Griffet, qu’il aimoit beaucoup, ainsi que le père la Neufville, qu’il me recommanda.

Il me dit un jour : — On prétend que je crève des critiques. Tenez, connoissez-vous celle-ci ? Je ne sais où diable cet homme, qui ne sait pas