Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/127

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distinctement la dernière coulée qui, il y a quelques années, a failli emporter un gros village bâti sur la descente à cheval sur une coulée ancienne. Malgré toute mon attention, je n’ai pas remarqué de fumée au sommet du volcan.

La partie supérieure du volcan est stérile jusqu’au tiers environ de la hauteur totale ; au-dessous de cette partie, régulièrement cannelée de haut en bas, s’étend une large bande de broussailles très serrées, forêts proprement dites ne commencent que plus bas ; elles descendent irrégulièrement le long de la pente, coupées de villages, de cultures, de défrichements et de pâturages.

Entre le volcan et la mer s’étendent des plaines ou des plateaux très fertiles, mamelonnés de petits cratères bien conservés.

Il n’y a pas de rivières dans l’île. Le nom d’une des capitales, Mouroni, qui signifie ruisseau en antalote, semble indiquer qu’il y avait autrefois là un cours d’eau ; on voit, en effet, à Mouroni le lit d’un ruisseau, mais il est desséché.

A la côte, le sable est d’une blancheur éclatante, rehaussée par la couleur sombre des laves qui forment les falaises. Les coraux tiennent aux assises de l’île et ne s’étendent guère au large. Quelques anciens voyageurs et Horsburgh indiquent un port dans le nord ; partout ailleurs la côte est inhospitalière, excepté à Iconi où un petit cratère, formant cap, abrite une baie qui sert de port aux boutres pendant l’hivernage.

Cette île passe, avec raison, pour la plus saine de l'