Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de fèves approchant des fèves de haricot. Je donnai 12 réales de 8 pour chaque bœuf, une barre de fer pour 3 bœufs, un miroir de Nuremberg pour un, une sonnette d’épervier pour un autre. Je donnai au roi une main de papier pour un bœuf qui aurait coûté en Hollande 90 livres. Ces bœufs ont de grosses bosses sur le dos. Le païs d’Ansüannii est par les 11°50’ de latitude Sud. La rade est assez bonne. Au bout septentrional de la baie, les vaisseaux sont à l’abri de la mousson du Sud. Pour y entrer il faut raser la côte le plus qu’on peut, jusques à ce que la ville de Samodo vous demeure au Sud-Sud-Est. Les grands vaisseaux y mouillent sur 23 à 25 brasses, fond de sable mêlé de rochers. Au côté oriental, les vaisseaux sont à couvert de la mousson du Nord, dans une belle baie où ils ancrent sur 20, 23 et 30 brasses proche de la ville de Demonimoo où réside la reine nommée Mollana Alachorra, dont le mari a dominé sur toutes les isles de Comore. Il y a dans cette isle quatre grandes villes murées et trente-quatre villages. Les insulaires sont mahométans. Il y a beaucoup de mosquées. Leurs docteurs sont Arabes. Le peuple est d’un naturel doux. On n’y voit point les femmes, comme dans les Indes. Il y a beaucoup d’esclaves qu’on tire des païs du Prête-Jan, d’Ethiopie et de Madagascar, à bon marché. Les vaisseaux sont joints et cousus avec du cairo au lieu de clous. Quand la mousson y est propre, ils sont à Madagascar quérir du ris, du millet, de