Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/192

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l’ambre gris et des esclaves ; qu’ils portent en Arabie, par la mer Rouge, pour y troquer des toiles et des mouchoirs des Indes, du coton et de l’amfion ». A la mort de cette reine, le pouvoir paraît s’être concentré entre les mains de Mogné-Fané ; sa femme Djombé-Fatouma benti Saïd-Mohamed lui succéda. Après elle on place deux sultans inconnus. Vers 1670, une sultane Alimah paraît ; pendant son règne, assez prospère malgré les excursions des Malgaches, fut bâtie la principale mosquée de M’Samoudou, celle qui porte un minaret. Un nouveau nuage passe sur Anjouan ; c’est le moment des plus terribles invasions des Sakalaves et des Betsimitsaracs. La population est emmenée en esclavage ou massacrée, les récoltes brûlées ou enlevées, les villes et les villages incendiés. Vers 1748 Sidi-Amadi, petit-fils d’Alimah, monta sur le trône ; il était hospitalier pour les Européens auxquels il demandait de le secourir contre les Malgaches. Sa résidence était Domoni, ville de la côte orientale, que quelques voyageurs ont appelée lohanna et paraissent avoir confondue avec Ouani. Domoni fut prise et détruite par les Malgaches en 1790. Sidi-Amadi, mourut l’année suivante, à l’âge de quatre-vingt-huit ans ; son fils Cheik-Sélim lui succéda et mourut en 1797 laissant pour héritier son fils Achmed encore enfant. Allaouy, oncle d’Achmed, tenta de l’assassiner dans une émeute ; mais il échoua, fut obligé de s’enfuir en toute hâte, et se réfugia auprès du sultan de Zanzibar, en même temps iman de Mascate. Le 3 avril 1803, la corvette le bélier amena à Anjouan trente-deux des soixante-neuf déportés de l’