Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/222

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contre les fils de l’ancien sultan Souhali : Mohamed, Said et Sultani, et contre un autre descendant d’Omar, Mohamed Mamanga. Les malheureux Mahoris étaient en proie, d’un côté, à la guerre civile, de l’autre, aux ravages périodiques des Malgaches, et exposés de plus à être enlevés par les négriers qui venaient fréquemment traiter avec le sultan ; aussi émigraient-ils dès qu’ils en trouvaient l’occasion. On attribue à Amadi le pillage de plusieurs navires du commerce, entre autre celui de la goëlette le Charles de la Réunion, dont le capitaine nommé Fresque, était venu chercher à Mayotte un chargement de noirs. Attiré à terre, ce capitaine fut assassiné avec une partie de ses matelots ; les Mahoris s’emparèrent ensuite du navire et le pillèrent après avoir massacré le reste de l’équipage. Enfin, au bout de onze ans de règne et de luttes continuelles, Amadi fut assassiné et son fils Boina-Combo fut obligé de s’enfuir (1829). Il se rendit auprès de son parent Tsi-Lévalou. Ce prince s’était converti à l’islamisme en 1823 et était devenu roi du Bouéni, sous le nom d’Andrian-Souli. Battu une première fois, en 1824, par le roi des Hovas Radama 1èr, battu de nouveau et chassé, en avril 1826, il s’était embarqué, dit-on, pour venir demander l’hospitalité à Amadi ; mais son boutre manqua Mayotte et ne reconnut la terre qu’à la côte d’Afrique. Andrian-Souli se rendit alors à Zanzibar où il sollicita, en vain, l’appui de l’iman de Mascate. Il y était encore lorsqu’à la fin de 1828 il apprit la mort de Radama ; aussitôt il revint à Mourounsang et il était parvenu à reconstituer l’empire Sakalave du Bouéni lorsque Boina-