Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/224

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la suzeraineté de Ramanatéka pour Mayotte. Aussitôt le traité signé, Ramanatéka fit accompagner Boina-Combo par trois chefs Mohéliens, Cheik-Amadi, Daoud-Djoma et Combo-Gnioga, suivis d’un fort détachement. Arrivés à Mayotte, ces trois chefs prévinrent Andrian-Souli que l’île appartenait désormais au sultan Abd-el-Rhaman et lui ordonnèrent de se retirer. Andrian-Souli déclara renoncer à ses prétentions et demanda l’autorisation d’habiter Mayotte comme simple particulier. Les chefs n’osèrent prendre la responsabilité de cette autorisation et le renvoyèrent à Ramanatéka. Andrian-Souli se rendit à Mohéli où il obtint aussitôt la permission de demeurer à Mayotte. Suivant les conditions du traité, Boina-Combo fut rétabli et régna sous la suzeraineté de Ramanatéka. Quelques mois après, Andrian-Souli parvint à soulever la population contre la garnison mohélienne et la bloqua dans Dzaoudzi, en même temps que Boina-Combo. Malgré ses efforts il ne put emporter la place et Ramanatéka, prévenu, eut le temps d’accourir à son secours avec des forces imposantes. Andria-Souli s’enfuit à Anjouan, où Abdallah lui donna l’hospitalité. Ramanatéka profita de son séjour à Mayotte pour organiser fortement son occupation. Il fit d’abord embarquer soixante-dix guerriers Mahoris, sous le prétexte de les incorporer dans son armée, en réalité, pour affaiblir le pays, il installa une forte garnison mohélienne sur les points importants de l’île et partit, emmenant avec lui Boina-Combo dont il redoutait l’influence. Après son départ, la garnison mohélienne se mit à