Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/227

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nuit, deux des boutres d’Andrian-Souli, dont les équipages grossirent, dit-on, le personnel de travailleurs libres recruté par la Dona–Carmélita, et allèrent s’initier, à Maurice, aux bienfaits de la civilisation. Affaibli par cet échec, Andrian-Souli fut forcé de rester sur la défensive à Dzaoudzi. Quelques jours après, Andrian-Navi tenta de s’emparer par surprise de Dzaoudzi. Pendant une nuit, il fit partir de la baie de Bouéni Sultani, un des fils de l’ancien sultan Souhali, avec soixante hommes. Prévenu par ses espions, Andrian-Souli se tint sur ses gardes. Les mouvements de la garnisons furent aperçus par les guetteurs d’Andrian-Navi qui envoyèrent aussitôt prévenir Sultani que la surprise était impossible. La pirogue rencontra Sultani aux îlots Andréma et l’engagea à retourner ou tout au moins à demander des renforts à Andrian-Navi ; Sultani ne voulut pas y consentir et continua sa route sur Dzaoudzi. L’attaque commença au point du jour ; mais après plusieurs heures d’un combat acharné, où il perdit la moitié de son monde, Sultani fut forcé de se rembarquer, abandonnant ses morts et ses blessés, et se réfugia près d’Andria-Navi. Réduits à la défensive, les chefs révoltés demandèrent des secours à Salim qui arriva aussitôt avec quelques Anjouanais ; mais malgré tous les soldats pour attaquer Andrian-Souli. Jugeant la situation désespérée, et craignant d’être lui-même enlevé par Andrian-Souli, Salim engagea ses partisans à abandonner Mayotte et à le suivre à Anjouan. Depuis de longues années l’existence était intolérable à Mayotte ; toujours en butte aux invasions des Malgaches