Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/228

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et aux guerres civiles, aucun habitant n’était assuré de conserver sa vie ou ses propriétés. On n’élevait plus de troupeaux et les terres restaient incultes. Un grand nombre de Mahoris, principalement les prétendants au trône et leurs partisans, abandonnèrent leurs villages et accompagnèrent Salim à Anjouan ; les autres gagnèrent Mohéli et la Grande Comore. De ce moment Andrian-souli fut seul maître de Mayotte où il avait, d’ailleurs outre ses Malgaches, de nombreux partisans (janvier 1840). Andrian-souli avait donc pris le titre de sultan de Mayotte et régnait tranquillement à Dzaoudzi lorsqu’en août 1840, M. Jehenne, capitaine de corvette, commandant la gabare la prévoyante, visita Mayotte où il rencontra un négrier pirate. M. Jehenne, et M. le capitaine Passot qui se trouvait à bord de la Prévoyante, furent frappés des avantages que présentait Mayotte comme position maritime, et ils les signalèrent à M. le contre-amiral de Hell, gouverneur de la Réunion. Dans une entrevue avec M. Passol, Andrian-Souli l’avait chargé de demander, pour lui, des armes et des munitions de guerre au gouverneur de la Réunion, et il avait paru disposé à céder facilement à la France son nouveau royaume. L’année suivante, la Prévoyante fut renvoyée à Mayotte avec des instructions spéciales ; M. Jehenne explora les rades et dressa la carte de l’île, tandis que M.Passot concluait avec Andrian-Souli, au nom du gouverneur de la Réunion, le 25 avril 1841, un traité par lequel l’île Mayotte était cédée en toute propriété à la France aux conditions suivantes : 1° le Payement d’Andrian-Souli d’une rente annuelle et viagère de 1.000 piastres (5.000 fr.) sans réversibilité,