Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/91

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quelquefois, au lieu de la camisole, une espèce de plaid en rabane ; ils se coiffent de calottes finement tissées avec des fibres de rafia et teintes de riches couleurs végétales ; leur arme nationale est la sagaïe. Les femmes portent une espèce de fourreau en cotonnade, roulé au-dessous des seins et descendant jusqu’à la cheville, et un corsage à manches, canezou, qui étrangle les bras et la poitrine ; quelques-unes y ajoutent un lamba en écharpe. Leurs cheveux sont tressés en petites nattes, terminée chacune par un pompon, avec une natte plus grosse et plus longue, en guise de queue par derrière. Comme parure, elles ont des colliers de sandal, de grains d’or, d’argent ou de corail, de longues chaînes d’argent qui font trois ou quatre fois le tour du cou, et des bracelets d’or ou d’argent. Leurs cases en bois de construction et en rafia sont assez élégantes. Chez les Malgaches, le mariage n’est pas accompagné de cérémonies particulières. Quand un garçon et une fille se conviennent, ils vivent ensemble ; dès que la vie commune les ennuie, ils se séparent, partagent à l’amiable les enfants, et restent les meilleurs amis du monde. Excepté dans les familles de chefs où les choses se passent un peu plus régulièrement, on ne donne aucune instruction aux enfants. Il est à remarquer que la langue malgache est une langue parlée, qui n’a pas de caractères particuliers d’écriture.

Habiles pêcheurs, ils sont aussi très adroits chasseurs. Tous les cochons sauvages qu’ils avaient introduits ont été détruits par les Arabes, à la Grande Comore, Anjouan et Mohéli, mais il en reste beaucoup à Mayotte ; les Malgaches les chassent à la sagaïe avec des