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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/25

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des Romains prit la fuite devant les hérétiques que sa mère avait condamnés au feu. Les Sarrasins combattaient avec eux, mais on attribua la victoire à Carbeas, entre les mains duquel tombèrent plusieurs généraux ennemis et plus de cent tribuns, dont il relâcha les uns par avarice, et par fanatisme condamna les autres à des tortures cruelles. La valeur et l’ambition de Chrysocheir[1], son successeur, le jetèrent dans une sphère plus étendue de rapines et de vengeances. Accompagné de ses fidèles alliés, les musulmans, il pénétra au centre de l’Asie ; [Et pillent l’Asie mineure.]il battit diverses occasions les troupes des frontières, celles du palais, et répondit aux édits de persécution en pillant Nicée et Nicomédie, Ancyre et Éphèse, et l’apôtre saint Jean ne put empêcher la profanation de la ville et de son sépulcre. La cathédrale d’Éphèse fut changée en écurie, et les pauliciens le disputèrent aux Sarrasins dans leur aversion et leur mépris pour les images et les reliques. On voit sans peine le triomphe de la rebellion sur le despotisme qui a dédaigné la plainte d’un peuple opprimé. Basile le Macédonien fut réduit à demander la paix, à offrir une rançon pour les captifs, à prier Chrysocheir,

  1. Genesius a exposé, dans l’histoire de Chrysocheir (Chron., p. 67-70, édit. de Venise), la faiblesse de l’empire. Constantin Porphyrogenète (in vit. Basil., c. 37-43, p. 166-171) parle avec étalage de la gloire de son grand-père. Cedrenus (p. 370-573) n’a ni leurs passions ni leurs connaissances.