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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/26

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dans le langage de la modération et de la charité, d’épargner les chrétiens ses frères, et de se contenter d’un magnifique présent d’or, d’argent et d’étoffes de soie. « Si l’empereur désire la paix, répondit cet insolent fanatique, qu’il abdique l’Orient, et qu’il règne tranquillement en Occident : s’il s’y refuse, il sera précipité de son trône par les serviteurs de Dieu. » Basile suspendit à regret la négociation, accepta le défi, et conduisit son armée dans le pays des pauliciens, qu’il mit à feu et à sang. Dans les plaines, ces hérétiques eurent à souffrir les mêmes maux qu’ils avaient fait subir aux sujets de l’empire ; mais lorsque l’empereur eut reconnu la force de Téphrice, la multitude des Barbares, leurs vastes magasins d’armes et de munitions, il renonça quoique à regret à un siége inutile. Revenu à Constantinople, il travailla, par des fondations d’églises et de couvens, à s’assurer la protection de saint Michel archange et du prophète Élie. Il demandait chaque jour au ciel de vivre assez long-temps pour percer de trois traits la tête de son impie adversaire. Il fut exaucé au-delà de son attente : après une incursion qui d’abord avait été heureuse, Chrysocheir fut surpris et tué dans sa retraite, et sa tête fut portée en triomphe au pied du trône. En recevant cet agréable trophée, Basile demanda son arc ; il le perça de trois flèches, et reçut avec plaisir les éloges des courtisans qui vantèrent sa victoire. [Leur déclin.]Avec Chrysocheir périt et s’effaça la gloire des pauliciens ; à la seconde expédition que fit l’empereur, les hérétiques abandonnèrent leur