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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/53

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mettez votre épée dans son fourreau ; ouvrez la main, et je comblerai vos plus avides désirs. » Une alliance domestique fut le sceau de la réconciliation : la liberté du commerce entre les deux peuples fut accordée ou rétablie ; on assura les premiers honneurs de la cour aux alliés de la Bulgarie, de préférence aux ambassadeurs des ennemis et des étrangers[1], [A. D. 950, etc.]et les princes bulgares obtinrent le titre pompeux de basileus ou d’empereur, sujet de haine et d’envie. Mais cette bonne intelligence ne fut pas de longue durée ; les deux nations reprirent les armes à la mort de Siméon ; ses faibles successeurs se divisèrent et s’anéantirent ; et au commencement du onzième siècle, Basile II, né dans la pourpre, mérita le surnom de Vainqueur des Bulgares. Un trésor de quatre cent mille livres sterling (du poids de dix mille livres d’or) qu’il trouva dans le palais de Lychnidus, satisfit, à quelques égards, son avarice. Il exerça froidement une vengeance cruelle et raffinée contre quinze mille captifs, qui n’avaient commis d’autre crime que celui de défendre leur

  1. L’ambassadeur d’Othon fut révolté des excuses que lui firent les Grecs : Cum Christophori filiam Petrus Bulgarorum Vasileus conjugem duceret, Symphona, ici est consonantia, scripto juramento firmata sunt ut omnium gentium apostolis, id est nunciis penes nos Bulgarorum apostoli præponantur, honorentur, diligantur (Luitprand, in Legatione, p. 482). Voyez le Cérémonial de Constantin Porphyrogenète, t. I, p. 82 ; t. II, p. 429, 430-434, 435-443, 444-446, 447, avec les Observations de Reiske.