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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/291

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de Perse exterminèrent ses faibles successeurs, les derniers descendans de la race de Seljouk.

Du Kipzak de la Russie, de la Pologne, de la Hongrie, etc. A. D. 1235-1245.

III. Octai avait à peine renversé l’empire du nord de la Chine, qu’il résolut de porter ses armes jusqu’aux pays les plus reculés de l’Occident. Quinze cent mille Mongouls ou Tartares inscrivirent leurs noms sur les registres militaires ; le grand kan choisit un tiers de cette multitude, dont il confia le commandement à son neveu Batou, fils de Tuli, qui régnait sur les conquêtes de son père au nord de la mer Caspienne. Après des réjouissances qui durèrent quarante jours, Batou partit pour cette grande expédition ; et telle fut l’ardeur et la rapidité de ses innombrables escadrons, qu’ils parcoururent en moins de six années quatre-vingt-dix degrés de longitude, ou le quart de la circonférence du globe. Ils traversèrent les grands fleuves de l’Asie et de l’Europe, le Volga et le Kama, le Don et le Borysthène, la Vistule et le Danube, ou à la nage sur leurs chevaux, ou sur la glace durant l’hiver, ou dans des bateaux de cuir qui suivaient toujours l’armée et servaient à transporter les bagages et l’artillerie. Les premières victoires de Batou anéantirent les restes de la liberté nationale dans les plaines immenses du Kipzak[1] et du Turquestan. Dans sa course rapide, il traversa les royaumes connus aujourd’hui sous les noms de

  1. Le Dashté-Kipzak ou plaine de Kipzak, s’étend des deux côtés du Volga dans un espace immense vers le Jaïk et le Borysthène, et est supposé avoir donné naissance aux Cosaques et à leur nom.