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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/302

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mes de cavalerie passèrent le défilé de Derbend ; et les Grecs se félicitèrent de ce commencement de guerre civile. Après avoir recouvré Constantinople, Michel Paléologue[1], éloigné de sa cour et de son armée, fut surpris et environné par vingt mille Tartares, dans un château de la Thrace ; mais leur expédition n’avait pour but que de délivrer le sultan turc Azzadin, et ils se contentèrent, en l’emmenant, d’emporter les trésors de l’empereur. Noga, leur général, dont le nom s’est perpétué dans les hordes d’Astracan, excita une révolte redoutable contre Mengo-Timour, le troisième kan du Kipzak ; il obtint en mariage Marie, fille naturelle de Paléologue, et défendit les états de son beau-père et de son ami. Les irruptions suivantes ne furent composées que de brigands fugitifs, et quelques milliers d’Alains et de Comans chassés de leur patrie, renonçant à leur vie errante, s’enrôlèrent au service de l’empereur grec. Tel fut en Europe l’effet de l’invasion des Mongouls : loin de troubler la paix de l’Asie romaine, la première terreur de leurs armes assura sa tranquillité. Le sultan d’Iconium sollicita une entrevue personnelle avec Jean Vatacès, dont la politique artificieuse encouragea les Turcs à défendre leur barrière contre l’ennemi commun[2]. Cette bar-

  1. Voyez Pachymères (l. III, c. 25 ; et l. IX, c. 26, 27) et la fausse alarme de Nicée (l. III, c. 27 ; Nicéphore Grégoras, l. IV, c. 6).
  2. G. Acropolita, p. 36, 37 ; Nicéphore Grégoras, l. II, c. 6 ; l. IV, c. 5.