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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/304

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disputèrent les débris de la monarchie des Seljoucides, mais ils reconnurent tous la suprématie du khan de la Perse ; et il interposa souvent son autorité, quelquefois même ses armes, pour arrêter leurs déprédations et maintenir la paix et l’équilibre de sa frontière turque. [Déclin des empereurs ou khans mongouls de la Perse. A. D. 1304. Mai 31.]La mort de Cazan[1], un des plus illustres descendans de Gengis, anéantit cette salutaire suprématie ; et le déclin des Mongouls laissa le champ libre à l’élévation et aux progrès de l’empire ottoman[2].

Origine des Ottomans. A. D. 1240, etc.

Après la retraite de Gengis, Gelaleddin, sultan de Carizme, était revenu de l’Inde gouverner et détendre ses états de Perse. Dans l’espace de onze années, ce héros donna en personne quatorze batailles rangées, et telle était son activité qu’il fit en soixante-dix jours, à la tête de sa cavalerie, une marche de mille milles, de Teflis à Kerman ; mais la jalousie des princes musulmans et les armées innombrables des

  1. Pachymères nous représente sous les traits les plus brillans, Cazan-khan, le rival de Cyrus et d’Alexandre (l. XII, c. 1) ; dans la conclusion de son histoire (l. XIII, c. 36), il exprime l’espérance où il est de voir arriver trente mille Tochars ou Tartares, commandés par le successeur de Cazan, pour repousser les Turcs de Bithynie (A. D. 1308.)
  2. L’origine de la dynastie ottomane est savamment éclaircie par l’érudition de MM. de Guignes (Histoire des Huns, t. IV, p. 329-337) et d’Anville (Empire turc, p. 14-22), deux habitans de Paris, de qui les Orientaux pourraient apprendre l’histoire et la géographie de leur propre pays.