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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/305

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Mongols le firent succomber. Après sa dernière défaite, le brave Gélaleddin périt sans gloire dans les montagnes du Curdistan. Sa mort dispersa sa vieille et courageuse armée, qui, sous le nom de Carizmiens ou Corasmins, comprenait un grand nombre de hordes turcomanes qui s’étaient attachées à la fortune du sultan. Les plus audacieux et les plus puissans de leurs chefs firent une invasion dans la Syrie, et pillèrent le Saint-Sépulcre de Jérusalem ; les autres s’enrôlèrent au service d’Aladin, sultan d’Iconium ; et c’est parmi ceux-ci que se trouvaient les obscurs ancêtres de la race ottomane. Ils avaient originairement campé sur la rive méridionale de l’Oxus, dans les plaines de Maban et de Néza ; et j’observerai comme un fait assez extraordinaire, que de ce même endroit sont sortis les Parthes et les Turcs qui ont fondé deux puissans empires. Soliman Shah, qui commandait l’avant ou l’arrière-garde de l’armée carizmienne, se noya au passage de l’Euphrate. Son fils Orthogrul devint le sujet et le soldat d’Aladin, et établit à Surgut, sur les bords du Sangarius, un camp de quatre cents tentes ou familles dont il dirigea cinquante-deux ans le gouvernement civil et militaire. [Règne d’Othman. A. D. 1299-1326.]Il fut le père de Thaman ou Athman, dont le nom a été changé en celui de calife Othman ; et si on se représente ce chef de borde comme un pâtre et un brigand, il faut séparer de ces dénominations toute idée de bassesse et d’ignominie. Othman, doué à un degré éminent de toutes les vertus d’un soldat, profita habilement des circonstances de temps et de lieu