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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/346

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que quatorze ou quinze gardes. Ferme comme un rocher, il reçut deux coups de cimeterre sur son casque[1]. Les Mongouls se rallièrent et firent tomber à ses pieds la tête de Mansour. Le vainqueur rendit hommage à la valeur de son ennemi en exterminant tous les mâles de cette race intrépide. De Shiray, ses troupes s’avancèrent jusqu’au golfe Persique, et la ville d’Ormuz[2] annonça son opulence et sa faiblesse en s’engageant à payer un tribut annuel de six cent mille dinars d’or. Bagdad n’était plus la ville de la paix et le séjour du calife ; mais la plus brillante conquête de Houlacou devait exciter l’ambition de son successeur. Depuis les bouches du

  1. Arabshah (part. I, c. 28, p. 183) raconte que le lâche Timour s’enfuit dans sa tente, et évita la poursuite de Shah-Mansour en se cachant sous les robes de ses femmes ; peut-être Sherefeddin a-t-il exagéré sa valeur (l. III, c. 25).
  2. L’histoire d’Ormuz ressemble à celle de Tyr. La vieille ville, située sur le continent, détruite par les Tartares, fut reconstruite dans une île stérile et manquant d’eau doute. Les rois d’Ormuz, enrichis par le commerce de l’Inde et la pêche des perles, possédaient de vastes territoires en Perse et en Arabie ; mais ils furent d’abord tributaires des sultans de Kerman, et furent délivrés, A. D. 1505, de la tyrannie de leurs visirs par celle des Portugais. Marc-Paul (l. I, c. 15, 16, fol. 7,8) ; Abulféda (Géogr., Tab. XI, p. 261, 262) ; une Chronique originale d’Ormuz, dans l’Hist. de la Perse par Stephen (p. 376-416) ou dans Texeira ; et les Itinéraires insérés dans le premier volume de Ramusio ou Ludovico Barthema (1503, fol. 167), d’André Corsali (1517, fol. 202, 203) et d’Odoardo Barbessa (en 1516, fol. 315-318).