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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/468

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les colléges. Un savant Italien[1], qu’une longue résidence et une alliance honorable[2] avaient naturalisé à Constantinople environ trente ans avant la conquête des Turcs, nous a laissé sur le langage des Grecs, quelques détails embellis peut-être par sa partialité. « La langue vulgaire, dit Philelphe[3], a été altérée par le peuple et corrompue par la multitude de marchands ou d’étrangers qui arrivent tous les jours à

  1. François Philelphe était un sophiste ou philosophe vain, avide et turbulent. Sa Vie a été composée avec soin par Lancelot (Mém. de l’Acad. des inscr., t. X, p. 691-751), et Tiraboschi (Istoria della Letteratura italiana, t. VII, p. 282-294) en grande partie d’après ses propres Lettres. Ses ouvrages fort travaillés et ceux de ses contemporains sont oubliés ; mais leurs Épîtres familières peignent encore les hommes et les temps.
  2. Il épousa et avait peut-être séduit la fille de Jean, petite-fille de Manuel Chrysoloras. Elle était jeune, riche et belle, et d’une famille noble, alliée à celle des Doria de Gênes et aux empereurs de Constantinople.
  3. Græci quibus lingua depravata non sit… ita loquuntur vulgo hâc etiam tempestate ut Aristophanes comicus, aut Euripides tragicus, ut Oratores omnes, ut historiographi, ut philosophi… litterari autem homines et doctius et emendatius… Nam viri aulici veterem sermonis dignitatem atque elegantiam retinebant, inprimisque ipsæ nobiles mulieres ; quibus cum nullum esset omnino cum viris peregrinis commercium, merus ille ac purus Græcorum sermo servabatur intactus (Philelp., epist. ad ann. 1451, ap. Hodium, p. 188, 189). Il observe dans un autre passage, uxor illa mea Theodora locutione erat admodum moderatâ et suavi et maxime atticâ.