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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/469

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Constantinople et se mêlent avec les habitans. C’est des disciples de cette école que les Latins ont reçu les traductions plates et obscures de Platon et d’Aristote. Mais nous ne nous attachons qu’aux Grecs qui méritent d’être imités parce qu’ils ont échappé à la contagion. On retrouve dans leurs conversations familières la langue d’Aristophane et d’Euripide, des philosophes et des historiens d’Athènes, et le style de leurs écrits est encore plus soigné et plus correct. Ceux qui sont attachés à la cour par leur place et leur naissance, sont ceux qui conservent le mieux, sans aucun mélange, l’élégance et la pureté des anciens ; on retrouve toutes les grâces naturelles du langage chez les nobles matrones, qui n’ont aucune communication avec les étrangers ; que dis-je ? les étrangers ! elles vivent retirées et éloignées des regards, même de leurs concitoyens. Elles paraissent rarement dans les rues, et ne sortent de leurs maisons que le soir, pour aller à l’église ou visiter leurs plus proches parens. Dans ces occasions, elles vont à cheval couvertes d’un voile, accompagnées de leurs maris, environnées de leur famille ou de leurs domestiques[1]. »

Parmi les Grecs, un clergé opulent et nombreux se dévouait au service des autels : les moines et les évêques se distinguèrent toujours par l’austérité de

  1. Philelphe cherche ridiculement l’origine de la jalousie grecque ou orientale dans les mœurs de l’ancienne Rome.