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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/482

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latins à Florence. Les Italiens qui illustrèrent leur siècle et leur pays, se formèrent à cette double école ; et cette ville devint l’utile séminaire de l’érudition des Grecs et des Romains[1]. L’arrivée de l’empereur rappela Chrysoloras de son école à la cour ; mais il enseigna dans la suite à Pavie et à Rome avec le même succès et les mêmes applaudissemens. Les quinze dernières années de sa vie se partagèrent entre l’Italie et Constantinople ; tantôt envoyé, et tantôt professeur, l’honorable emploi d’éclairer par ses talens une nation étrangère ne lui fit jamais oublier ce qu’il devait à son prince et à son pays. Manuel Chrysoloras mourut à Constance, où il avait été député vers le concile par son souverain.

Les Grecs en Italie. A. D. 1400-1500.

D’après cet exemple, une foule de Grecs indigens et instruits au moins de leur langue, se répandirent en Italie et hâtèrent ainsi les progrès des lettres grecques. Les habitans de Thessalonique et de Constantinople fuirent loin de la tyrannie des Turcs dans un pays riche, libre, et où on les accueillit généreusement. Le concile introduisit dans Florence les lumières de l’Église grecque et les oracles de la philosophie de

  1. Hinc græcæ latinæque scholæ exortæ sunt, Guarino Philelpho, Leonardo Aretino, Caroloque, ac plerisque aliis tanquam ex equo Trojano prodeuntibus, quorum emulatione multa ingenia deinceps ad laudem excitata sunt (Platina in Bonifacio IX). Un autre auteur italien ajoute les noms de Paulus Petrus Fergerius, Omnibonus Vincentius, Poggius, Franciscus Barbarus, etc. Mais je doute qu’une chronologie exacte accordât à Chrysoloras l’honneur d’avoir formé tous ces savans disciples. (Hody, p. 25-27, etc.)