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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/484

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dinal était toujours suivi d’un train nombreux de disciples des deux nations[1], de savans qui s’applaudissaient eux-mêmes, et qu’applaudissait le public, et dont les écrits, aujourd’hui couverts de poussière, furent répandus de leur temps et utiles à leurs contemporains. [Leur mérite et leurs défauts.]Je n’entreprendrai point de et leurs de compter tous ceux qui contribuèrent dans le quinzième siècle à restaurer la littérature grecque. Il suffira de citer avec reconnaissance les noms de Théodore Gaza, de Georges de Trébisonde, de Jean Argyropule et de Démétrius Chalcocondyles, qui enseignèrent leur langue nationale dans les écoles de Florence et de Rome. Leurs travaux égalèrent ceux de Bessarion, dont ils révéraient la dignité, et dont la fortune était l’objet de leur secrète envie ; mais la vie de ces grammairiens fut humble et obscure ; ils s’étaient écartés de la carrière lucrative de l’Église, leurs mœurs et leurs vêtemens les séquestraient de la société ; et puisque le mérite de l’érudition leur suffisait, ils devaient aussi se contenter de sa récompense. Jean Lascaris[2] mérite une exception. Son

  1. Tels que George de Trébisonde, Théodore Gaza, Argyropule et Andronic de Thessalonique, Philelphe, Le Pogge, Blondus, Nicolas, Perrot, Valla, Campanus, Platina, etc. Viri (dit Hody avec le zèle d’un disciple) nullo ævo perituri (p. 136).
  2. Il était né avant la prise de Constantinople, mais il poussa son honorable carrière jusqu’en 1535. Léon X et François Ier furent ses plus illustres patrons. Il fonda sous leurs auspices les colléges grecs de Rome et de Paris (Hody,