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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/34

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Sa défaite et sa mort. A. D. 366, 28 mai.

Cependant des avis incertains de la révolte d’Orient étaient venus alarmer et troubler Valentinien. Une guerre contre les Germains le forçait à s’occuper principalement de la sûreté de ses propres états, et des bruits vagues augmentaient son anxiété. Les ennemis s’étaient emparés de toutes les communications, et faisaient adroitement répandre que la défaite et la mort de Valens avaient rendu Procope paisible possesseur de toutes les provinces de l’Orient. Valens n’était pas mort ; mais en apprenant à Césarée la première nouvelle de la révolte, il désespéra lâchement de sa fortune et de sa vie, proposa de traiter avec l’usurpateur, et n’eut pas honte d’avouer le dessein d’abdiquer la pourpre et l’empire. Ses ministres, par leur fermeté, sauvèrent leur timide monarque de la ruine et du déshonneur, et leur habileté tourna bientôt en sa faveur les événemens de la guerre. Dans un temps de paix, Salluste avait quitté son emploi sans murmure ; mais dès que la sûreté publique fut attaquée, sa noble ambition redemanda la première part dans les travaux et les dangers ; et le rétablissement de ce vertueux ministre dans la préfecture d’Orient fut, pour le peuple satisfait, le premier indice du repentir de Valens. Procope semblait commander à des provinces soumises et à de puissantes armées ; mais la plupart des principaux officiers civils et militaires, soit qu’ils

    qui affectait de mépriser la naissance obscure et l’élévation fortuite du Pannonien parvenu. (Ammien, XXVI, 7.)