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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/84

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sivement peuplées par les habitans de la Gaule. Depuis les côtes de Kent jusqu’à l’extrémité du Caithness et de l’Ulster, on aperçoit distinctement les traces de l’origine celtique dans le langage, dans les mœurs et dans la religion des habitans. Le caractère particulier de quelques tribus de Bretons peut s’attribuer naturellement à l’influence de causes locales et accidentelles[1]. Les Romains réduisirent leur province à un état de servitude policée et paisible. La Calédonie conserva seule les droits de sa liberté sauvage. Dès le règne de Constantin, les deux grandes tribus des Pictes et des Écossais partagèrent entre elles cette contrée septentrionale[2]. Leur destinée a été très-différente. Les victorieux Écossais ont

  1. Tacite, ou plutôt Agricola, son beau-père, a pu remarquer le teint des Germains ou des Espagnols chez quelques tribus bretonnes ; mais, après y avoir réfléchi, leur opinion était cependant que : In universum tamen æstimanti Gallos vicinum solum occupâsse credibile est. Eorum sacra deprehendas… sermo haud multùm diversùs. (In vit. Agricolæ, c. 11.) César avait remarqué qu’ils professaient la même religion. (Comment. de bell. gall., VI, 13.) Et dans son temps, l’émigration de la Gaule belgique était un événement récent, ou au moins constaté par l’histoire (V, 10). Camden, le Strabon de la Bretagne, a établi avec modestie nos véritables antiquités. (Britannia, vol. I, Introd., p. ij-xxxj.)
  2. Dans l’obscurité des antiquités calédoniennes, j’ai pris pour guides deux montagnards savans et ingénieux, dont la naissance et l’éducation peuvent inspirer de la confiance. (Voyez les Dissertations critiques sur l’origine, l’antiquité, etc., des Calédoniens, par le docteur John Mac-