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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/68

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tiques. La loi les autorisait à punir d’un certain nombre de coups de bâton ou à emprisonner les plébéiens assez hardis pour partager leurs plaisirs[1] ; et, dans un siècle qui admettait une faible rétribution pécuniaire comme une compensation pour le meurtre d’un citoyen, c’était un crime capital de tuer un cerf ou un taureau sauvage dans l’enceinte des forêts royales[2].

Servitude personnelle.

Selon les anciennes lois de la guerre, le vainqueur devenait le maître légitime et absolu de l’ennemi qu’il avait vaincu et auquel il avait accordé la vie[3]. Les hostilités perpétuelles des Barbares indé-

  1. Jonas, évêque d’Orléans, A. D. 821-826. Cave (Hist. litteraria, p. 443) blâme la tyrannie légale des nobles. Pro feris, quas cura hominum non aluit, sed Deus in commune mortalibus ad utendum concessit, pauperes à potentioribus spoliantur, flagellantur, ergastulis detruduntur, et multa alia patiuntur. Hoc enim qui faciunt, lege mundi se facere juste posse contendant. De instit. laïcorum, l. II, c. 23, ap. Thomassin, Discipline de l’Église, t. III, p. 1348.
  2. Sur un simple soupçon, Chundo, chambellan de Gontran, roi de Bourgogne, fut lapidé. Saint Grégoire de Tours, l. X, c. 10, t. II, p. 369. Jean de Salisbury (Polycrat., l. I, c. 4) réclame les droits de la nature, et se récrie contre la pratique cruelle du douzième siècle. Voyez Heineccius, Element. fur. Germ., t. II, p. 1, nos 51-57.
  3. L’usage de faire esclaves les prisonniers de guerre, fut tout-à-fait aboli dans le treizième siècle par l’influence bienfaisante du christianisme. Mais on peut prouver, par un grand nombre de passages de saint Grégoire de Tours, qu’on le pratiquait sous les rois mérovingiens sans encourir de censure. Grotius lui-même (De jure Belli et Pacis, l. III,