Page:Gilbert - Mon apologie, 1778.djvu/16

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Des hommages du Nord dans Paris assiégés ;
Craints peut-être à la Cour & pourtant protégés ;
Que la Sorbonne vante & même excommunie,
Et dont les pensions attestent le génie ;
Qui recherchés des grands, des belles désirés,
Quoi qu’ils soient lûs enfin, sont encore admirés.

Gilbert.

Et ce sont ces honneurs qui portent ma colère
À revêtir leurs noms d’un opprobre exemplaire.
Un critique jaloux de plaire aux bons esprits
Toujours du bien public occupe ses écrits :
Eh ! Quelle utilité peut suivre la satire
Lâchement dégradée & perdue à médire
D’un troupeau d’écrivains, au mépris condamnés,
Morts avant que de naître, ou qui ne sont pas nés ?
Dois-je exhumer St Ange & mettre au jour Murville ?
Dois-je ordonner le deüil de Gudin, de Fréville ?
Des cendres de Gaillard dois-je troubler la paix ?
Leurs écrits publiés ne parurent jamais :
Quel mal ont-ils produit ? D’une affreuse morale
Leur plume a-t-elle fait prospérer le scandale ?
Prêché par eux, le vice eût perdu ses appas :
Corrompent-ils le goût des lecteurs qu’ils n’ont pas ?
Mais ceux qu’au moins décore un masque de génie,
Qui d’ailleurs par l’intrigue, avec art réunie