Page:Gilbert - Mon apologie, 1778.djvu/19

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De votre honte enfin, vos cris viennent m’instruire.
Pourquoi vous plaignez-vous, si je n’ai pû vous nuire ?

Psaphon.

C’est toi seul que je plains, intraitable rimeur ;
Ta mère te conçut dans un accès d’humeur ;
Depuis cherchant à nuire & nuisant à toi-même,
Tu devins satirique & méchant par systême.

Gilbert.

Ne me prêchez donc plus.

Psaphon.

Ne me prêchez donc plus. Hélas ! l’humanité
Mon frère, à vous prêcher excite ma bonté :
Voyez dans l’avenir quels regrets vous dévorent ;
Vous n’aurez point d’amis.

Gilbert.

Vous n’aurez point d’amis. Les ennemis honorent.

Psaphon.

Point de prôneurs.

Gilbert.

Point de prôneurs. J’aurai mes écrits pour prôneurs.

Psaphon.

Quels seront vos appuis ?

Gilbert.

Quels seront vos appuis ? Tous les amis des mœurs,
Tous ceux qui du faux goût ont rejetté l’empire,
Un Roi qu’on peut louer, même dans la satire.