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AVRIL. — LES ROMANS 101

ALPHONSE ALLAIS Le Boomerang ou rien n'est mal qui finit bien.

Alphonse Allais, après nous avoir donné tant de joyeuses «œuvres anthumes» nous devait bien un livre posthume. Je vous ai donné le titre, et le sous-titre- comrnentaire de ce volume, et c'est, je crois bien, tout ce que je peux faire pour lui. On ne raconte pas un roman d'Alphonse Allais : ce sont des drôleries rebelles à l'analyse et à la traduction; à les commenter, à les répéter même mot pour mot, il semble qu'on leur enlève toute leur saveur, toute leur puissance comique. Il faut qu'elles soient encadrées par ces étonnants titres de chapitres, coupées par ces soliloques si amu- sants, annotées par ces renvois scientifico-loufoques où excellait ce maître humoriste, cet incomparable pince-sans-rire; il faut, en un mot, qu'Alphonse Allais préside lui-même à la présentation de son œuvre.

Il est tout entier, très vivant, dans le Boomerang, ce « charmant petit roman », ainsi qu'il le qualifie lui- même au dix-huitième chapitre, où sont étudiés les phénomènes de réversibilité de l'amour : « L'amour détermine certaines manifestations extérieures, des manifestations extérieures identiques engendrent l'a- mour »; méditez ce théorème et vous ne tarderez pas à découvrir un petit grain de philosophie sous les folies du Boomerang, entre les joyeuses images du dessina- teur humoriste J. Hémard.

TRISTAN BERNARD Mathilde et ses Mitaines.

Pour nos œufs de Pâques, M. Tristan Bernard nous offre un nouveau roman, oh ! tout à fait nouveau et