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AVRIL. — HISTOIRE, LITTÉRATURE, ETC. 113

gence, sans animosité non plus, avec toute l'équité dont est capable un homme qui parle d'une femme, un Français qui juge l'épouse de Napoléon, infidèle à sa mémoire.

Elle apparaît dans son livre comme un caractère faible, un esprit sans portée, perdu dans les enfantil- lages et les naïvetés. Elle n'aima jamais Napoléon, mais elle aima son fils, à sa manière qui était tendre, mais qui n'était pas française. Elle ne fut jamais acquise à la France; elle fut une proie facile à ceux qui surent flatter ses manies romanesques et répondre aux besoins de sa nature. « Celle qu'elle avait longtemps aimée comme une Egérie affectueusement grondeuse, la duchesse de Montebello, fut, dans le cœur de Marie- Louise, remplacée par Neipperg, comme, dans l'esprit de l'ex-Impératrice, les Napoléon avaient été vaincus par Metternich*. »

ERNEST DAUDET

La Police Politique de 1815 à 1820

Ce livre est une « chronique des temps de la Restau- ration d'après les Rapports des Agents secrets et les Papiers du Cabinet noir. » Voilà, sans doute, d'assez vilains documents, mais comme ils sont intéressants et instructifs ! M. Ernest Daudet, qui ne les manie pas sans quelque dégoût, nous prévient que nous ne devons les accepter que sous bénéfice d'inventaire, car les paroles des policiers ne sont point paroles d'évangile, mais nous y trouvons cependant maintes révélations curieuses, émouvantes, pittoresques, et les mensonges mêmes y sont amusants à étudier.

M. Ernest Daudet a présenté, mis en œuvre ces pré- cieux documents avec beaucoup d'art et de talent: c'est