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i68 Le MOUVËMËNt LiTTéRAlftË

d'une campagne électorale; et, de prime abord, quand on a assisté, même en spectateur lointain, à quelqu'une de ces consultations nationales, on n'imagine, pas que ce puisse être là une bien belle histoire; mais d'abord, il s'agit d'une élection qui eut lieu il y a trois quarts de siècle, et cela ne ressemble pas tout à fait à une élection d'aujourd'hui; et puis le candidat s'appelle Lamar- tine, et sans faire tort à nos parlementaires, il faut bien avouer que sa prose diffère un peu de celle que nous lisons sur les affiches que reflètent les mares sta- gnantes !

Et le livre de M. Henry Cochin est un document émouvant, du plus puissant intérêt pour l'histoire morale de la monarchie de Juillet, et pour son histoire électorale. On comprend que l'auteur, « après s'y être plongé à la suite de son sublime prédécesseur Lamartine », s'y soit passionné, et qu'à ses yeux l'his- toire du député d'Arcis de Balzac ait pâli devant celle du député de Bergues.

JULES LEMAITRE

Chateaubriand.

Cette saison littéraire fut incontestablement la sai- son Chateaubriand. René fut le héros d'une foule de conférences, le sujet d'une quantité d'ouvrages impri- més : s'il a pu entendre et lire toutes ces choses, je pense que, malgré son immodestie bien connue, il a trouvé que c'était trop, qu'on parlait trop de lui.

C'est à M. Jules Lemaître qu'il devra s'en prendre, car c'est l'éminent académicien qui, par l'intérêt sou- levé autour de ses conférences, a déchaîné le mouve- ment. Il pourra lui faire d'autres reproches. M. Jules Lemaître fut, en effet, pour lui, sans miséricorde. Je