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I

JUIN. — LES ROMANS 185

ur, sa gorge jeune et Planche, et il regretta la lumière "du jour.

Mais je me laisse aller à la douceur des citations et me voici à la fin do l'espace qui m'est réservé sans que j'aie tenté d'analyser ce beau roman de passion, de frénésie, de douceur, de vaste pensée; je ne le regrette qu'à moitié : je l'aurais abîmé en tentant de vous le raconter et j'aime bien mieux vous avoir simplement dit, en toute humilité, la joie profonde que m'a causé cette œuvre d'une beauté si pure et sereine, d'une grâce si jolie, écrite en une langue d'une souveraine harmonie.*^ '^^/flfl i-^

RENÉ BOYLESVE

Madeleine jeune Femme.

Madeleine jeune Femme nous raconte sa vie de vingt à trente ans, pendant la belle période d'une existence de femme, celle des grandes aspirations, celle où, pour parler le jargon du jour, on « veut vivre sa vie ». Hélas ! dans des romans vivants, humains, observés, comme ceux de M. René Boylesve, on ne vit pas sa vie; on vit tout court. Madeleine jeune femme a été ime « jeune fille bien élevée » — l'auteur vous a naguère xpliqué ce que cela voulait dire, — elle est devenue une lomme bien mariée, raisonnablement, à un « architecte d'avenir» satisfait de piètres ambitions matérielles, qu'il ne parvient pas d'ailleurs à réaliser. Mais c'est le moin- (]re souci de Madeleine à qui la richesse importe peu, fui voudrait connaître la flamme intérieure, qui souffre lans un foyer banal, entre son médiocre mari et ses • nfants.

Cette flamme, un séducteur l'a fait briller un instant. Madeleine a été troublée, bouleversée, mais les prin-