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JUIN. — LES ROMANS 189

e, ivrogne humoristique et lamentable, et de Malvina, sa femme, la pauvre laveuse qui se donne tant de mal pour élever le petit gars et pour défendre l'humble bien compromis par les débauches du père. Enfance lamen- table et douloureuse : le pauvre petit Basile connaît (le bonne heure toutes les inquiétudes de la faim, toutes les angoisses de la peur; il pousse cependant, son éduca- tion se poursuit dans le commerce de la terre; « les aînés lui transmettaient les connaissances rustiques qu'ils avaient reçues des ancêtres; plongeant au plus obscur de la vie animale, des hérédités innombrables tressail- laient en lui ».

Et nous le voyons tout le long du livre, campé avec une vigueur et une vérité intenses, au milieu des pay- sages évoqués avec beaucoup de puissance et de cou- leur, travailler sans relâche, peiner, pour sauver sa famille et pour en créer une. Il y réussit malgré les fras- ques du père incorrigible ; il devient dans le village un homme important, honoré; et il a le bonheur même, au dénouement, de pouvoir recueillir le père repentant et meurtri. Il lui a fallu, pour en arriver là, beaucoup de courage et de volonté, une humble grandeur d'âme dont il ne veut pas convenir et, quand, au dénouement, sa femme lui dit : « Comme t'es bon, mon pauvre homme ! — Parlons pas d'ça, femme », lui répond-il. Et il se rai- dit, il a un robuste haussement d'épaules, et, saisissant Ir manche de la pioche, il dit simplement : « Travail- lons ».

PAUL-ADRIEN SCHAYÉ

Gribiche.

Gribiche, voilà, sans doute, un joli nom pour une petite femme, et prometteur d'aventures sans larmes :

11.