Page:Glaser - Le Mouvement littéraire 1912.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

JUÎN. — LES ROMANS 201

GILBERT AUGUSTIN-THIERRY

La Fresque de Pompéï — La Madone qui pleure.

M. Gilbert Augustin-Thierry, qui cultive avec un égal bonheur les jardins de l'histoh'e et ceux du roman et qui nous a donné, tour à tour, de si curieuses et roma- nesques évocations historiques et des œuvres d'imagi- nation et d'observation empoignantes, a remis en valeur en un même volume, deux romans : la Fresque de Pompéï et la Madone qui pleure. Ce n'est ni le hasard, ni la nécessité typographique qui a réuni sous la même couverture ces deux belles histoires, ce « conte païen » où nous voyons Marcel Lautrem se débattre contre Tamour et se laisser vaincre et dominer par lui, et ce « conte chrétien » où le prêtre interdit, Ambrogio, est sauvé par son péché lui-même.

Ces deux récits empoignants, douloureux et vivants, aussi différents qu'ils paraissent, appartiennent, en effet, au même ordre d'idées : le déterminisme. L'auteur nous l'explique lui-même dans sa préface : tous deux ils interrogent l'éternelle énigme, le Sphinx effarant des causalités. « L'hérédité fait l'homme », enseignent aujourd'hui les physiologistes. « Non, répliquent les théologiens... l'homme est un ressort que remue la main de Dieu. » M. Gilbert Augustin-Thierry n'a point voulu résoudre l'inconnu d'un insoluble problème, il a moins encore cherché à théosopher. Il a eu, nous dit-il, pour seule ambition d'intéresser le lecteur, entreprise, du reste, difficile. Je crois vous avoir dit déjà qu'il y a plei- nement réussi.