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206 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

les luttes qui, sur des sujets religieux, mirent aux prises en 1792, TAssemblée législative et Louis XVI : c'est la première et la seconde loi de proscription, le premier et le second veto royal qui aboutit à la Journée du 20 juin, et ce sont ensuite, évoqués en des pages magistrales, rinternement, les massacres, les lois de déportation et de mort des prêtres, terribles journées et lois terri- bles de 1793. C'est enfin Tinsurrection vendéenne et l'armée catholique et royale suivies jusqu'à l'échec de Nantes et la mort de Gathelineau. Cette insurrection vendéenne, M. de la Gorce, après l'avoir évoquée en des pages si vivantes et si chaleureuses, la juge avec noblesse : « Pour l'honneur du nom chrétien, il était bon qu'il y eut une Vendée; pour l'unité de notre histoire, il était bon que la Vendée succombât. La vocation divine de la nation française voulait tout à la fois cette résis- tance et cette immolation. »

EMILE MAGNE

Ninon de Lenclos.

Dans la jolie collection « les Femmes illustres » Ninon de Lenclos vient de faire son entrée, et, sans doute, il n'est pas de femme qui soit plus illustre parmi les femmes; il n'en est pas dont le souvenir se pare d'une grâce plus légendaire. Tout le monde sait que Ninon de Lenclos, qui vécut quatre-vingt-dix années, du 15 mai 1616 au 17 octobre 1706, garda jusqu'au dernier jour de cette longue existence, le merveilleux prestige d'une jeunesse éternelle. Elle le garda plus longtemps encore, puisque, après deux siècles écoulés, elle reste encore, à nos yeux, éternellement jeune, éternellement aimée.

Cette légende, affirmée par l'histoire, a suffi à perpé- tuer le souvenir et le nom de Ninon de Lenclos. M. Emile