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JUILLET. — LES ROMANS 225

elle est devenue tout de même une petite fille ardente, généreuse, qui voudrait tant s'épanouir. Elle est simple et bonne; elle aime : elle aime la nature et ses compa- gnes et la vie dont elle regarde le spectacle avec passion, avec angoisse aussi, car on lui a inspiré la terreur des choses et des hommes, et la crainte de Dieu.

Elle a Tobscure révélation du gi'and mystère avec l'aventure de Fantille, la pauvre petite bonne qui met au monde, certain jour tragique, un enfant mort; Miane ne se rend pas compte, elle ne sait pas; ce qu'elle comprend seulement, c'est que la religion et son minis- tre furent bien durs et sévères pour Fantille; tant de cruauté la révolte, la détourne de Dieu et la porte vers un petit dieu païen dont l'image jolie, avec ses ailes et ses flèches, l'a séduite, le plus chastement du monde, d'ailleurs, car ses aspirations restent inconscientes et obscures; et elle meurt — comme Ophélie — dans l'innocence, après avoir vainement imploré la nature et la terre.

« terre aveugle ! Terre qui fermes les yeux sur la douleur d'une de tes créatures, pourquoi ne peux-tu pas m'envoyer le secours que je demande? Ce que je demande, ô terre, ô printemps, c'est ma part de repos ou ma part de bonheur. Je suis déjà fatiguée de porter le poids de mes doutes. Je ne crois plus à ce que me disent les livres, mais je crois aux vérités de mon prin- temps qui me chante l'espoir. Je suis si petite encore, si jeune pour en finir avec toutes les fleurs » !

ADOLPHE ADERER

Amours de Paris.

Amours de Paris ! Ce titre inscrit par M. Adolphe Ade- rer sur la couverture de son livre est joli, et il a, en

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