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JUILLET. — LES ROMANS 227

MAXIME FORMONT La Torture.

M. Maxime Formont nous raconte, sous le titre : la Torture, une bien terrible histoire. Jugez plutôt : Hélène, mal mariée au cynique et débauché comte Mar- cien de la Rovère, a commis la plus excusable des fautes en se laissant consoler par Fortier, son ami d'enfance. Traîtreusement, le comte de la Rovère fait assassiner son rival au cours d'une chasse au sanglier. Le crime a été fort bien machiné : pour tout le monde ce sera un accident de chasse; pour tout le monde, sauf, bien entendu, pour Hélène à qui son mari a infligé la torture de cette révélation. La malheureuse ne peut que se taire; elle ne saurait se résigner à dénoncer le père de sa petite fille.

Hélène n'est pas au bout de ses tourments : dans quelques mois elle va être mère, et son mari, fixé sur l'origine du nouveau-né, s'en empare, le fait dispa- raître, en s'engageant, cependant, à veiller sur lui et à donner même un jour de ses nouvelles à sa mère.

Il tient sa promesse : pendant vingt années il s'in- génie patiemment, cruellement à faire du fils de sa femme et de son rival un pâle voyou, perdu de vices et prêt pour tous les crimes; et il a un sourire de triomphe en présentant certain soir, dans un bouge infâme, sa vilaine œuvre à la pauvre mère. Triomphe sans lende- main, car le jeune apache, pour ses débuts dans la car- rière du crime, assassine le misérable qui l'a flétri. Il ira au bagne, où les jurés pitoyables l'ont envoyé pour cinq ans seulement. Sa mère se propose de l'y rejoindre et de faire reparaître, à force de soins et de tendresse, la belle nature que ce garçon doit nécessairement tenir de son père...

C'est une histoire formidable, comme vous voyez :