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If JUILLET, — HISTOIRE, LITTÉRATURE, DIVERS 241

reine — ne regardent pas le public; et nous n'avons pas le droit de déchiffrer des lettres intimes — même n elles remontent à trois siècles. 1^ Cependant, puisque le mal est fait, et que les plus chevaleresques protestations n'y changeront rien, je puis bien vous avouer que ces indiscrétions sont du plus vif et du plus piquant intérêt et que cette histoire sentimentale d'Anne d'Autriche, avec toutes les étapes de sa vie de reine et de femme, est amusante et pas- sionnante comme le plus romanesque et le plus sca- breux des romans.

MAURICE DREYFOUS

Ce que je tiens à dire.

Au temps où la mode ne s'était pas établie d'inscrire des déclarations en guise de titre, M. Maurice Dreyfous aurait intitulé tout bonnement son livre : « Souvenirs », ce que j'aurais préféré, — je me doute, parbleu ! bien, qu'il « tient à dire » ces choses, puisqu'il les dit ! — mais c'est là une mince chicane : le livre décoré de cette déclaration est tout à fait intéressant, verveux, amu- sant.

Il a été écrit à la suggestion de M. Anatole France qui avait naguère exprimé ce souhait : « Maurice Drey- fous a beaucoup vu, beaucoup observé. Il conte bien. Tl a dans l'esprit beaucoup de fantaisie avec beaucoup 'le raison. Je voudrais qu'il écrivit ses mémoires. Ce serait un livre intéressant. »

Et en effet, ce vieux monsieur — c'est lui qui se qualifie ainsi — a beaucoup vu, beaucoup observé; il a « pratiqué toutes les gloires que le soleil couchant du \ix® siècle a glorifiées et sanctifiées avant qu'elles entrent dans l'ombre éternelle et dans l'immortalité. Il les a contemplées avec tendresse et avec respect. Il

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