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278 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

digieuses, l'occupation de Moscou et la retraite de Russie avec le passage de la Bérésina jusqu'au retour de Napoléon à Paris.

Sur ces documents si palpitants, Fauteur a établi une thèse historique bien intéressante et qui apparaît très plausible : il prétend démontrer que, malgré Tin- cendie de Moscou, Napoléon aurait été maître du monde s'il avait suivi son inspiration dé marcher sur Saint-Pétersbourg en se repliant sur la basse Dwina pour aller prendre Wittgenstein par derrière et rejoindre le maréchal Saint-Cyr, les ducs de Tarente et de Bellune. Malheureusement pour l'Empereur, ses généraux ne furent pas, ne voulurent pas être à la hau- teur de cette conception; il rentra au Kremlin et atten- dit vainement les communications de l'Empereur de Russie, cependant que Kutusof, « prévoyant l'hiver et sa cruelle morsure, avait l'habileté d'intercepter toutes les communications. Ce fut à lui et à Rostopchine que l'Empire russe dut son salut définitif et l'écroule- ment du dernier des Césars ! »

FRÉDÉRIC LOLIEE

Le Roman d'une Favorite. « La Comtesse de Castiglionne. »

L'ingénieux et savant historien de la société du Second Empire, à qui nous devons ces prestigieux ouvrages sur le duc de Morny et sur les Femmes du Second Empire, n'a rien écrit de plus palpitant que cette histoire d'une héroïne si belle et si mystérieuse. Cette histoire, il semblait bien que nous fussions con- damnés à ne la connaître jamais dans ses détails : des circonstances romanesques, la volonté de l'héroïne vieillie et retirée du monde, et enfin, la raison d'État, avaient anéanti les uns après les autres, tous les docu-