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OCTOBRE. — LES ROMANS 307

pour le sauver un effort désespéré qui va jusqu'au même abandon en faveur d'un autre bénéficiaire.

Mais je m'arrête : je trahirais, sans doute, en insis- tant, ce roman qui est fort bien construit et où l'on retrouve ces qualités littéraires que nous avions aimées dans la Reine amoureuse où les circonstances les met- taient mieux en lumière.

HAN RYNER

Les Paraboles cyniques.

Il y a bien longtemps déjà que je vous ai parlé pour la première fois de H an Ryner et Ton ne songeait guère alors à en faire le prince des conteurs. Cette élection qui n'ajoute rien à son talent ni à notre estime est un heureux prélude à la publication de son livre : les Paraboles cyniques, auquel les lecteurs de contes, avides de connaître bur nouveau prince, viendront sans doute en grand nombre. Ils ne seront pas déçus : M. Han Ry- ner leur raconte dans ce livre cinquante histoires où des vérités se drapent dans les nobles voiles des para- boles, « action précise comme un beau corps de femme dont, sous un voile, les traits s'estompent, les yeux bril- lent et le sourire s'indéfmise ». Pour peu que le lecteur ne craigne point de gagner son plaisir, il se divertira beaucoup à ces belles histoires dont M. Han Ryner reporte le mérite aux philosophes cyniques; il goûtera ces allégories avec lesquelles l'auteur a, tout à la fois, exprimé et voilé la vérité, avec des voiles parfois bien épais; mais leur prestige ne fait qu'y gagner : quand on comprend, c'est tout à fait intéressant; quand on ne comprend pas, c'est encore bien plus beau et impres- sionnant...