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I

OCTOBÏIË. — tES ROMANS 313

qui n^appartient ni à la police ni à la justice, mais à qui son amour pour l'innocent soupçonné donne une belle clairvoyance et une merveilleuse énergie.

Et avec tout cela, il serait inexact de dire que ce livre est un roman policier : M. Pierre Lasserre ne s'est point laissé, en effet, absorber par le récit de ces péri- péties dramatiques. Il a, en des pages colorées et pit- toresques, évoqué les décors béarnais où se déroule l'action; il a observé les mœurs, analysé les âmes de ses héros. Ce ne sont pas des fantoches de police qui s'agitent dans son livre, ce sont des hommes qui vivent, qui aiment et qui souffrent.

CHARLES FOLEY

Pernette en escapade.

L'histoire de Pernette en escapade est tout à fait gentille; elle pourrait être fort scabreuse si l'auteur n'avait eu la ferme résolution d'être moral. Voici : Mlle Saugier, une riche et jolie orpheline à laquelle le prénom de Pernette, avec son petit air xviii^ siècle, va fort bien, est une personne très indépendante et qui fait ce qui lui plaît dans la vie. Il lui plaît notamment d'accepter dans une comédie de salon un rôle de jeune garçon, qu'elle prétend piocher avec beaucoup de conscience en s'affublant pour toute la durée de ses vacances d'un costume de cycliste masculin.

Au cours d'une de ses randonnées, Pernette — qui est devenue Pernet comme il convient — fait la ren- contre d'un beau jeune homme, Gérard de Bucière; une grande sympathie s'établit tout de suite entre les deux garçons qui deviennent très bons amis. Au cours d'une promenade ils sont tous deux victimes d'un accident. Gérard, moins grièvement blessé que son