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d'ailleurs, avec toutes ces digressions, fort intéressant ; seulement il est, pour cette raison — et pour d'autres encore — assez malaisé à raconter.

L'essentiel, c'est le drame qui dévasta l'existence de la petite Lotte certain jour où elle s'en alla toute seule avec son père à la campagne. L'affreux mystère de terreur pour la petite, de honte pour le père, a, pour toujours, empoisonné l'âme de Lotte. Malgré les ordres de sa mère, le séjour dans la maison paternelle lui est devenu insupportable; elle s'est sauvée, et puis, elle a rencontré un être d'élection qui l'a aimée et qui fut son idole. Elle a cru un instant qu'elle pourrait être heureuse, mais le douloureux secret l'oppressait affreusement; elle a compris, la pauvre innocente, qu'elle ne serait jamais digne de son ami et elle s'est sauvée dans la mort.

Cette pâle petite figure faubourienne est évoquée par M^^ Simone Bodève avec beaucoup d'émotion et de sincérité. Les étapes de la déchéance du père, qui aurait pu ne pas devenir un mauvais homme, mais que l'austérité d'une femme épousée par amour a décou- ragé et dévoyé, les mille incidents de cette humble existence sont observés avec beaucoup de vérité, cette « vérité une et infinie, insaisissable et changeante » qu'invoque l'auteur au seuil de son roman.

PIERRE LASERRE

Le Crime de Biodos.

Le livre de M. Pierre Lasserre pourrait être un roman policier; il en a tous les éléments : assassinat mystérieux, testament dissimulé, magistrats acharnés contre un innocent, que, d'ailleurs, tout accuse, et découverte finale du vrai coupable par une personne