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OCTOBRE. — HISTOIRE, LITTÉRATURE, ETC. 317

PAUL GAULOT

Les Petites Victimes de la Terreur.

Le Tribunal révolutionnaire, ses juges, ses jurés et ses magistrats sont depuis longtemps, devant l'histoire et devant l'opinion, en posture d'accusés : il semble bien que leur condamnation soit aujourd'hui définitive et sans appel. Chaque jour un historien nous apporte une preuve nouvelle de leur ignominie, et leurs défenseurs eux-mêmes ont perdu leur superbe : ils n'osent plus nous parler de la « sainte «Terreur qui a sauvé la France, ils plaident timidement pour ces bourreaux les circonstances atténuantes. De circons- tances atténuantes, il n'y en a qu'une, si l'on peut son- ger à l'admettre, c'est la peur, la peur ignoble qui fai- sait trembler ces hideux justic leurs et leur dictait leurs impitoyables sentences.

Des procès comme ceux de Marie-Antoinette, de Vergniaud, de Danton, et de tant d'autres victimes illustres nous ont édifiés sur leur compte, et pourtant, ce n'est là qu'une faible partie de leur histoire : pour les apprécier vraiment, il faut connaître les Petites Victimes de la Terreur, cette foule, longtemps anonyme et ignorée, des humbles qu'ils envoyèrent à l'échafaud. Notre ami Paul Gaulot est allé chercher dans les dossiers du Tribunal révolutionnaire les noms et les histoires de quelques-unes de ces victimes, choisies parmi tant d'autres, et il nous raconte leurs aventures sinistres en des pages palpitantes de vie et d'émotion. Et c'est un modèle d'histoire anecdotique écrite en une langue excellente et simple, et c'est un document décisif contre la bande qui confisqua et déshonora la Révolution.

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