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344 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

somptueuse pension de douze cents francs, vers ]a grand'ville et son Conservatoire. Des déboires artisti- ques et une victoire amoureuse l'y attendent : il ne remportera que de maigres succès dans sa classe, mais il conquerra le cœur d'une jeune personne qui s'appell* Marguerite Sablier; il conquerra même sa main, mais non sans de grandes difficultés et il lui faudra aller jusqu'à l'enlèvement pour vaincre la résistance de son père.

Tout s'arrange enfin: les deux époux retournent, sous la conduite de la vieille maman de Cyprien, à Coulobres et ils emmènent le père reconcilié de Marguerite dans l'humble petite ville languedocienne; ils mèneront là une vie paisible et heureuse, ayant dit adieu aux rêves de gloire. Tout cela est très bien, non dénué d'une phi- losophie facile et souriante. M. Georges Beaume s'est amusé en écrivant son histoire, et nous faisons comme lui en la lisant.

GASTON RAGEOT

A l'Affût.

Œuvre fouillée, âpre, dramatique, où l'auteur de la Renommée a mis tout son talent d'observation dans l'étude d'une âme paysanne sombre, rancunière, sim- pliste et complexe tout à la fois. Louveau est un garde- chasse, il vit dans son pavillon, niché au milieu de la forêt d-e Perseigne, sur les confins de la Normandie et du Maine, auprès de sa femme Catherine. Louveau, qui a dépassé la quarantaine, est en extase devant cette jolie fille de vingt-cinq ans, si douce, si travailleuse, si jolie à voir; il est ensorcelé, enivré d'amour.

Mais Catherine, elle aussi, vient de connaître la'dou- ceur d'aimer qu'elle ne soupçonnait pas auprès de son